Bien avant le référendum sur le Brexit du jeudi 23 juin 2016, les bookmakers britanniques déclaraient que cet événement politique enregistrerait le plus de mises dans l'histoire du pays.
Le jeudi 23 juin 2016, le référendum sur le Brexit s'est tenu et les électeurs devaient passer aux isoloirs pour décider si oui ou non le Royaume-Uni serait toujours considéré comme un pays membre de l'Union européenne. Au départ, l'opinion générale semblait plutôt divisée, et de récents sondages laissaient croire que les avis favorables à une sortie l'emportaient.
Toutefois, il n'y a pas si longtemps, ce sont les avis favorables à un maintien dans l'Union qui sont venus en tête, et les sondages ont révélé que cette soudaine hausse a été occasionnée par le meurtre scandaleux de Jo Cox, un membre Pro-Europe du parlement, par un fanatique de droite.
Prenez l'avis des bookmakers pour avoir une meilleure idée
Si vous voulez vraiment être en mesure de prédire les résultats d'un événement politique ou même de n'importe quel autre type d'événement, vous devez prendre l'avis des Bookmakers. L'industrie du pari a prouvé à plusieurs reprises qu'elle peut prédire les résultats de ces événements avec plus de précision que les instituts de sondage.
Les Bookmakers ont à leur disposition un nombre plus élevé de personnes qui donnent leur avis, car il faut considérer chaque pari placé comme une opinion livrée. Les parieurs ont tendance à joindre l'acte à la parole, et ils parient généralement sur les résultats qu'ils souhaitent obtenir. Les participants à un sondage réagissent différemment et mentent souvent parce qu'ils ne veulent pas admettre qu'ils n'auront pas le temps de s'inscrire pour le vote, ou parce qu'ils sont plus préoccupés par le fait de donner la « bonne » réponse que de livrer leur propre opinion.
Les Bookmakers donnaient le « maintien dans l'Union européenne » gagnant, mais William Hill décrivait récemment les cotes sur le Brexit comme étant volatiles. Graham Sharpe, porte-parole de William Hill, affirmait à la Press Association que 66% de tout l'argent parié sur le référendum l'avait été sur le maintien, tandis que 69% des paris individuels étaient en faveur du retrait, ce qui ne permettait pas une prédiction claire du camp gagnant.
Tout semble indiquer qu'une série de mises tardives a fait pencher la balance en faveur du camp du maintien, et l'industrie du pari semblait croire que le Royaume-Uni demeurerait membre de l'Union européenne après le vote. Toutefois, les choses paraissaient toujours serrées jusqu'à la dernière minute, car le camp favorable au maintien venait en tête avec un pourcentage de seulement 56,7%.
Sharpe affirma : « Nous nous attendons à voir une avalanche de paris le jeudi, car ce fut le cas au cours du référendum sur l'indépendance de l'Écosse ».
Est-ce le moment ou jamais de se retirer de la bourse britannique ?
Il y a un certain nombre de choses à propos du Brexit que ceux qui investissent sur les jeux devaient garder à l'esprit. En fait, il y a trois choses spécifiques qu'ils devaient considérer avant de prendre une quelconque décision de placement. La première était que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne était très peu probable. Betfair avait en effet attribué des cotes de 78% en faveur du maintien dans l'Union. La raison qui expliquait la faible probabilité d'une sortie, c'est que l'Union européenne présentait déjà des faiblesses qui pouvaient la condamner à la longue, et laisser une seule de ces faiblesses se développer mettrait rapidement fin à cette union politique. Les puissances impliquées devaient donc faire tout ce qui était en leur pouvoir pour maintenir l'union jusqu'à ce que l'argent en vienne à manquer, et elles ne comptaient pas laisser une chose aussi stupide qu'un référendum se mettre en travers de leur chemin.
En dépit du fait que les Britanniques aient voté en faveur d'une sortie de l'Union européenne, le Parlement devra encore approuver le Brexit, et il y a de fortes chances qu'une crise quelconque survienne à un moment donné et exige l'« unité nationale entre Européens ». Malgré les résultats du vote, la sortie du Royaume-Uni de l'UE sera reportée à une date non définie pour des raisons de « sécurité nationale ». Le meurtre crapuleux de Jo Cox qui eut lieu pendant le weekend du 16 juin aurait pu influer sur l'issue du vote, mais ce ne fut pas le cas.
De plus, malgré le fait que le Royaume-Uni ait voté pour une sortie de l'Union européenne, les opérateurs de pari continueront à exercer comme si de rien n'était. Pour finir, indépendamment du résultat de ce référendum, les régulations concernant les jeux vont continuer à se renforcer, car c'est le passe-temps favori des gouvernements. Si vous espériez donc que le Brexit allégerait les contraintes réglementaires, vous pouvez oublier cela tout de suite.
David Clifton, spécialiste d'accréditation, affirmait ce qui suit au cours d'un débat d'experts lors de la conférence de l'International Association of Gaming Advisors qui s'est déroulée récemment à Malte :
« Pour faire court, ou du moins à mon avis, le Brexit ne mettra pas fin à la régulation sans cesse rigoureuse envers les opérateurs de pari britanniques. En effet, comme le disent certaines personnes outre-Manche, "Plus ça change, plus c'est la même chose."
Clifton avait déjà fait une autre déclaration plutôt révélatrice. Il avait en effet affirmé qu'une reconnaissance mutuelle en Europe des licences de pari délivrées par les pays membres de l'Union était un rêve depuis longtemps oublié. Une coopération plutôt qu'une harmonisation semble être la voie à suivre, et il n'est pas obligatoire d'être membre de l'Union européenne pour y arriver, comme l'ont si bien prouvé Alderney et l'île de Man. Cela signifie que la présence de l'Union européenne n'a pas aidé un tant soit peu à une simplification de la régulation du pari, et le fait que cette union se disloque n'empirera certainement pas les choses.
Il y a eu un autre événement bien plus intéressant que le Brexit qui s'est produit en mars 2016 au Royaume-Uni.
La masse monétaire M2 publiée par la Banque d'Angleterre a montré une baisse sans précédent entre février et mars. S'il s'était agi d'un autre pays, cela aurait mené au déclin. La Banque d'Angleterre a aussi publié un autre chiffre appelé M3 qui inclut également les dépôts sur le long terme, alors que le M2 prend seulement en compte les dépôts à court terme. La situation du M3 ne semble pas si mauvaise.
Ce que nous pouvons remarquer, c'est que la masse monétaire ainsi que les dépôts à long terme du Royaume-Uni n'ont pas changé au cours des six dernières années. Il en est de même pour l'indice FTSE 100.
Ce qui se passera prochainement avec les bourses du Royaume-Uni dépend du degré d'accès et de la vitesse à laquelle les marchés financiers peuvent accéder aux comptes à long terme, car pour une raison inconnue, tout l'argent perdu dans le rapport du M2 semble s'y retrouver. L'argent manquant se retrouve en effet dans le M3.
Si vous aviez des actions dans n'importe quelle compagnie britannique cotée en bourse qui connait actuellement une bonne croissance, vous devriez patienter jusqu'à la matinée du vendredi 24 juin 2016 et les vendre. Vous devriez aussi penser à réduire considérablement votre portfolio d'actions britannique avant la fin du mois.
Ce serait également une bonne idée de vendre quelques actions britanniques dès maintenant, car le fait que le Brexit soit voté peut occasionner des brouilles entre les politiciens européens qui pourraient avoir envie de punir les compagnies britanniques, surtout les établissements de pari.
Maintenant que les Britanniques ont voté pour la sortie de l'Union européenne, attendez-vous à une application plus stricte des dispositions réglementaires, surtout contre les sociétés qui sont politiquement prédisposées à subir des punitions.